Avant la sortie

Entretien avec Arthur Camboly autour de Brancalonia

Hohoho !!!

Ces six lettres assemblées au mois de décembre imposent tout de suite à l’esprit une intonation particulière, synonyme de cadeaux à la pelle, d’illuminations, de neige (mouais) et d’indigestion potentielle… Cette année, je vais faire le choix de surtout retenir l’aspect cadeaux, avec la livraison prévue pour Noël de mon pledge Dragons¹ (nul doute que les enfants seront jaloux de la place qu’il occupera sous le sapin). Je n’ai jamais été fan des grosses licences en jdr, comme Cthulhu², Star Wars³ ou Donjons et Dragons⁴… Et pourtant, contre toute attente, j’ai été conquis par la mouture proposée par le Studio Agate⁵ (bon ce n’est pas un secret, j’ai déjà parlé ici de Aventuriers et Le Grimoire en termes élogieux) de la cinquième édition de l’ancêtre (il va falloir réfléchir à une autre image pour évoquer D&D, celle-ci commence à me paraître usée).
Je m’étais penché sur le guide du joueur officiel à sa sortie par curiosité et histoire de ne pas rester ignorant, pour me dire que oui, ça avait l’air de mieux faire le job en allégeant pas mal les dernières itérations, mais n’en avait pas été plus émoustillé que ça… J’avais jeté un œil (pour les mêmes raisons) sur Héros & Dragons⁶, sans adhérer non plus.
Ensuite, j’ai levé les yeux au ciel à chaque nouveau projet estampillé « 5e compatible », effaré par la foultitude de campagnes surfant sur le succès de cette nouvelle édition (ben oui, pour faire du chiffre, faites du D&D… Enfin, c’est surtout valable dans la langue de Shakespeare). Et puis, le temps aidant, j’ai finis par reconnaître qu’il pouvait y avoir du bon dans tout ça, notamment par la faute de Neverland⁷, un magnifique setting Peter Panesque aux doux relents d’osr (très fortement axé hexcrawl) présenté sous la forme d’un immense bac-à-sable. 
Et c’est là qu’arrive Brancalonia⁸, venant souffler un vent de fraîcheur sur les propositions habituelles. Cette fois, exit l’osr, tout se joue sur la tonalité offerte par le contexte qui va se dérouler dans les pages du bouquin. Et c’est donc le Studio Agate qui va se charger de la version française de ce cadre de jeu « un peu particulier »… 
Plutôt que de continuer ma diatribe en solo, quoi de mieux que de laisser la parole à quelqu’un qui saura vous en parler d’expérience, le bien nommé Arthur Camboly, coordinateur/traducteur de la gamme au sein du Studio Agate

Salut Arthur et merci de venir nous parler un peu de ce beau bébé au fort accent italien qu’est Brancalonia. Alors dis-moi, avant de rentrer dans le vif du sujet, tu pourrais nous présenter un peu ton parcours de rôliste et comment tu en es venu à officier au sein du Studio Agate ?

Merci à toi pour ton invitation ! Difficile exercice que celui de l’introspection. J’ai jamais aimé ça, mais bon, pour toi, je vais faire un effort !
Comme dirait l’autre, je suis tombé dans la marmite du JdR lors de mes années fac : joueur puis MJ, j’ai fait mes armes sur DD 3.5 et Prophecy⁹ ; aujourd’hui, je joue à Dragons (tiens donc), 7e Mer¹⁰, Tales from the Loop¹¹ et Trophy¹², notamment. Mon truc, c’est l’univers, la narration, le drama : j’adore créer des histoires en collaboration. À mes yeux, le facteur “cool” prévaudra toujours sur les règles.
Quant au pourquoi du comment j’en suis arrivé là, eh bien c’est surtout le fruit d’un beau hasard ! Un ami (qui se reconnaîtra s’il lit ces lignes (et que je remercie encore une fois)) m’a prévenu qu’Agate embauchait des traducteurs pour les suppléments de 7e Mer Seconde édition (la boucle, toussa). Plutôt que de continuer à traduire des sous-titres pour des séries un peu bof-bof, j’ai tenté ma chance : bien m’en a pris, puisque les petits gars de chez Agate m’ont confié la moitié de Nations de Théah vol. 2¹³. Comme premier projet, y a pire !

Donc, Brancalonia arrive bientôt dans nos contrées et ça s’annonce plutôt cool. Pour avoir lu le kit d’intro, ça fait clairement envie. Comme je suis une grosse feignasse et qu’après tout je t’ai sous la main, tu nous en ferais un petit pitch, histoire de faire saliver celles et ceux qui n’auraient pas eu vent de ce que renferme la bête ?

Un petit avant goût de l’ambiance

Vache. Sont compliquées, tes questions ! Alors… Grosso modo, Brancalonia, c’est une Italie fantastico-médiévale pleine de crasse et de vin. On y joue les traîne-savates de l’aventure, de joyeux troufions et autres fripouilles sympathiques qui vont de corvée en corvée pour se payer bringues et festins.
C’est donc un univers très parodique et humoristique qui est proposé, avec moult ajouts de règles pour restituer cette ambiance si particulière la table : espèces et archétypes propres à la Brancalonie, rixes et jeux de tripots, Chemins qui ne mènent nulle part, prophéties, armes et magie de mauvaise qualité…
Si tu aimes interpréter des truands qui ne sont ni très gentils ni tout à fait méchants, qui opèrent en marge de la société, et qui veulent à tout prix trouver LE magot qui leur assurera une retraite pépère… alors Brancalonia est fait pour toi !

Il n’y a pas si longtemps que ça, j’aurais crié au scandale quant à un énième supplément (fusse-t-il l’émanation d’une boîte autre que Wizard of the Coast¹⁴) tournant sous la 5ÈME édition de D&D, tant j’abhorre la démarche dite du « système générique », que je trouve très proche d’une forme de paresse intellectuelle (voir éditoriale) venant scléroser le milieu de la création de jdr… Or il se trouve que là, j’ai trouvé ça plutôt bien pensé au final (comme quoi).

Ma question va par conséquent se décomposer en trois points :

  • Tu en penses quoi toi, des aménagements apportés par Brancalonia pour coller à son propos ?
  • Compatible 5E certes, mais quid d’une compatibilité plus spécifique avec Dragons et les options qu’il propose lui-même par rapport à D&D ?
  • Quand je parle de paresse intellectuelle, rapport aux systèmes « génériques », tu bondis au plafond ou c’est un aspect de la création de jdr qui t’as déjà chiffouillé ?

Je vais tâcher de répondre à tes questions dans l’ordre et sans trop me disperser !
Je parlais plus haut des propositions de règles : Brancalonia étant un supplément pour la 5e édition, il est entièrement compatible avec Dragons, qui est une traduction de cette dernière. Si nous n’avons pas modifié le propos des auteurs italiens en ajoutant des règles propres à Dragons (tel que le système modulaire), on peut très bien imaginer des aventures dans le monde de Brancalonia avec des espèces et des archétypes issus des ouvrages du studio. Voire, pourquoi pas, faire en sorte que les héros d’Eana¹⁵ traversent un portail ateak¹⁶… et se retrouvent en plein État-lie !
Enfin, concernant paresse intellectuelle et système générique, je suis clairement mal placé pour te répondre puisque je ne suis pas un grand consommateur de JdR. En gros, je lis et j’achète les jeux auxquels je joue ou vais jouer, à quelques exceptions près. De fait, ma connaissance des systèmes génériques est très limitée. Cependant, je dirais que, comme dans toute discipline, il faut savoir raison garder. Certains JdR qui utilisent un système générique font ça très bien et avec respect pour le matériau d’origine, comme City of Mist¹⁷ (un PbtA¹⁸, bientôt en financement VF !), ou encore Trophy Dark, qui reprend les règles de Cthulhu Dark¹⁹ et les agrémente à sa sauce. C’est, je pense, le cas de l’éditeur italien Acheron Games²⁰, qui a bâti les bases du jeu sur les règles de la cinquième et nous a sorti un univers véritablement inédit.

Soyons francs, le folklore italien n’est pas forcément le mieux maîtrisé dans nos contrées et ce en dépit de la proximité du pays. Finalement, sorti de Pinocchio (dont le générique de la série tv réussissait l’exploit de mêler extrême glauquitude et mélodie entraînante) quand j’étais enfant et des western spaghettis, on maîtrise assez mal le sujet. Alors comment selon toi, Brancalonia réussit l’exploit de paraître familier et accessible tout en étant aussi rafraîchissant ?

Haaa cette musique… Et la fée Bleue 😍

Je dirais que le public français dispose d’un avantage majeur dans l’appréhension de cet univers picaresque : ses racines latines. L’Italie, après tout, n’est pas un pays si lointain. En creusant un peu, on se rend compte qu’on en sait plus qu’on le croit sur nos voisins : il y a Pinocchio, certes, mais aussi toute l’Antiquité romaine et la Renaissance italienne, Rome et la Sicile, Socrate et Michel-Ange, Dante et Machiavel, Sergio Leone²¹ et Ennio Morricone²², la gastronomie, la musique, les arts, le rayonnement culturel. Sans parler de la langue ! Combien de mots utilisons-nous au quotidien qui ont traversé les Alpes pour atterrir chez nous ? Adagio, piano, pizza, mais aussi perruque et grotesque (pour ne citer qu’eux) qui nous viennent tout droit d’Italie.
Tiens, on connaît tous la fée bleu de Pinocchio, pas vrai ? Eh bien, Brancalonia en fait une espèce à part entière ! Pareil pour le bestiaire : qu’est-ce qu’un margutte²³, sinon l’ogre vorace qui figure dans tous les contes pour enfants ? Qu’est-ce qu’un malacoda²⁴, sinon un diable faustien tout droit issu de la Divine comédie²⁵ ? Ce qui fait la force de Brancalonia, c’est le traitement de ses idées.

À plusieurs reprises en parcourant le bouquin, je me suis dit « tiens, mais c’est Bud Spencer²⁶ ! »… et juste un peu après de me faire la réflexion que niveau générationnel, il risquait de manquer certaines clés aux plus jeunes rôlistes (lire les moins de quarante ans) pour se projeter dans cet univers. Donc au-delà du simple aspect culturel et des multiples clins d’œil que nous fait le livre, comment on opère pour s’approprier l’ambiance ? Il y a des outils, des listes de références pour celles et ceux qui n’ont pas connu les Raiders²⁷ aux goûtés des sorties scolaires (oui vous, si vous ne savez pas de quoi je parle) ?

Il y a effectivement toute une liste de références en début d’ouvrage pour aider les joueurs à s’approprier les codes du genre. Si t’es du genre à faire des tas de recherches sur un univers avant de lancer ta campagne, tu seras servi ! Des aides ponctuent également la lecture sur les différentes ambiances qu’il est possible d’insuffler dans sa partie : dark fantasy, parodique, merveilleux, tragicomédie… Même sans tout ça, le livre n’est pas si différent de n’importe quel autre bouquin de JdR : la description de l’univers a lui seul devrait te donner une bonne idée du genre de provinces qui constituent la Brancalonie, des peuples qui l’habitent, des menaces et des créatures qu’on y trouve… En plus, le tout est servi par une pléthore d’illustrations qui, au premier feuilletage, plongent tout de suite dans l’ambiance.

Pour en revenir à Bud Spencer et Terence Hill²⁸, Brancalonia colle vraiment au genre avec ses règles de Bagarre (les rixes) tout droit sorties d’un Trinita²⁹ ou Pair Impair³⁰ (haaa ces baffes légendaires distribuées à tour de bras). Je ne m’en rendais pas vraiment compte quand j’étais gosse, mais cette violence non létale participait vraiment au style granguignolesque des films du duo… On se castagne, mais ça reste bon enfant. C’est osé pour du 5e édition qui se veut majoritairement très héroïque et où les armées de gobelins et autres vilaines bestioles sont habituées à  tomber sous les coups impitoyables de héros à fortes tendances psychopathes. 
Alors à ton avis, c’est juste lié au style du jeu ou ça dénote d’un symptôme comme quoi on aurait besoin d’aller vers quelque chose de plus léger que « mon épée dans ta tronche et vas-y que ça saigne » ?

Des baffes, des tavernes… et toujours Bud Spencer

Un peu des deux, mon colonel ? À mon sens, l’intention des auteurs était clairement de se détacher des poncifs associés à la fantasy. Ça passe par des combats moins épiques, plus “gritty”, où tous les coups sont permis, mais également plus légers. J’y vois clairement une volonté de faire dans l’originalité et, surtout, de servir aux joueurs un système de jeu connu dans une ambiance novatrice. J’ignore si c’est révélateur d’un symptôme ou d’un besoin en particulier, mais dans mes cercles, on n’est clairement pas nombreux à s’adonner au jeu du “mon épée dans ta tronche”. ^^

Bon alors, c’est bien beau tout ça, mais quand on parle d’un jeu Italien (ou Norvégien, ou Tchèque…), on se questionne sur la traduction. J’ai cru comprendre que tu avais traduit à partir du texte en anglais pour arriver à cette version française. Du coup, comment est-ce qu’on travaille pour rester au plus proche du texte original sans trahir les particularités de la langue ? (Ça peut paraître con comme question, un texte étant un texte. Toutefois étant plus jeune je regardais pas mal d’animés japonais et on distinguait tout de suite ceux dont la traduction était faite sur la base des sous-titres anglais de ceux reposant sur les dialogues japonais).

Oui ben piano sur le Chianti les traducteurs, on vous a à l’œil hein !

Déjà, comprends bien que traduire, c’est trahir. Forcément. On peut être plus ou moins fidèle au texte source, on peut être plus ou moins bon traducteur, mais trahison il y aura toujours. Ben oui, le traducteur n’est pas l’auteur, et l’italien n’est pas le français. Certains termes n’ont pas d’équivalence ; telle phrase sera difficilement compréhensible pour le lecteur VF à moins d’en remanier complètement la tournure ; des idées et concepts inhérents à la culture italienne ne le sont pas forcément à la culture française. Tiens, prends le mot “culaccino” : en italien, ça désigne à la fois l’extrémité d’un saucisson… mais aussi la trace circulaire laissée par un verre ou une tasse sur une table ! Bon courage pour rendre un tel concept en français en un seul mot !
Et c’est ça, le défi qu’on s’est lancé avec Brancalonia : livrer une VF qui fasse ressortir toute “l’italienneté” du texte original en trahissant le moins possible son propos. Pour ça, j’ai travaillé à partir de la version anglaise et de la version italienne. Derrière, on a eu plusieurs consultants en italien pour nous donner des suggestions sur telle ou telle référence, tel ou tel jeu de mot. Ça a été un travail de longue haleine, de croiser les informations sur trois documents différents, mais Gianni, Julien, Thomas et Marie ne se sont pas laissés abattre par l’ampleur de la tâche !
Enfin, dans certains cas, comme il était impossible de traduire certains termes sans embrouiller le lecteur français, on a fait le choix de les conserver en italien. Comme ça on évite la perte de sens due à la traduction, et en plus on renforce l’immersion.

Le financement pour la vf démarrera le 4 janvier prochain, si j’ai bien suivi les news. 
Techniquement, vous en êtes où dans l’avancement du projet ? Selon toi, on pourra espérer avoir tout le matos en 2022 pour lancer nos Canailles sur les routes du Royaume d’Etat-Lie ?

Chacun sa route, chacun son chemin… chacun son rêve, chacun son destin 😃

On est dans les phases finales de relecture/maquettage ! À l’heure où j’écris ces lignes (mardi 28 décembre à 11h50 très précisément), le livre de base est enfin terminé. Le kit de découverte est prêt depuis longtemps, les accessoires sont prêts. Il ne nous reste plus qu’à maquetter le Macaronicon (premier supplément de la gamme) et à le relire. Note que les PDF seront livrés sitôt le financement terminé, à une semaine près (un peu plus pour le Macaronicon, du coup). À moins d’un contrordre indépendant de la volonté du studio (#crisedupapier) tout devrait sortir en 2022.

D’ailleurs, maintenant que l’on parle du financement, j’ai vu que cela concernait un livre de base et un supplément (le Macaronicon, dont tu nous parlais juste au-dessus) ainsi que d’éventuels bonus additionnels… un petit teasing sur le supplément peut-être ?

Ouais ben non… j’y vais pas moi… ou alors vraiment vite fait…

Ah là là, qu’avez-vous tous à demander des infos ! C’est comme si le projet vous intéressait, diantre !
Je ne peux pas trop en révéler à moins de te gâcher la surprise, mais puisque tu insistes… On a préparé de belles choses exclusives à la VF de Brancalonia. Déjà, on vous réserve un petit truc sympa en partenariat avec une chaîne YT. Et ensuite, j’ai hâte qu’on dévoile les cou–aaah, au secours ! Une viloupère enragée m’attaque ! Vite, la réponse à ta question se trouve au château de *glaaargh

Le livre de base de Brancalonia nous propose sept scénarios prêts à jouer (c’est pour le moins généreux ça) et le livret d’initiation un de plus. Ça nous donne le ton de la gamme et des futures sorties (à savoir un jeu à « jouer » plutôt qu’un jeu encyclopédique) ou c’est pour qu’on ait de la matière à disposition en attendant éventuellement des suppléments ?
Et puisqu’on en est là, y’a une suite de prévue ?

Tu as mis le doigt dessus : Brancalonia est pensé pour être prêt à jouer ! Aujourd’hui, on n’a plus le temps de rien. Alors quand ton livre de base te propose des règles, un cadre de campagne ET une campagne prête à jouer, toi, que tu sois une Canaille impatiente ou un Condottiere retors, tu es content, non ? Et quand tu es content, tu… tuuuu…
Ahem. Plus sérieusement, je pense qu’il y a déjà de quoi faire rien qu’avec le kit de découverte et le livre de base. Si ça ne suffit pas, le Macaronicon compte six scénarios supplémentaires. Le dyptique livre de base + Maca est très complet et promet déjà des heures de jeu en perspective.
À terme, on compte également publier d’autres contenus, comme les gazettes qui contiennent des accroches scénaristiques, des profils de monstres, des infos supplémentaires sur le Royaume, etc. Et si ce premier financement est un succès, il y a fort à parier qu’on continuera sur notre lancée en publiant la campagne de jeu The Empire Whacks Back³¹ !

Pour finir, je te cède la parole si tu as quelque chose à ajouter qui te tient à cœur et qu’on aurait négligé jusque-là…

Il est gentil le Vilou à son papa… NAN NAN ! LÂCHE LE BRAS À PAPA !!!

Oui, comme je le disais plus haut avant d’être grossièrement aplati par une viloupère en manque de gratouilles, j’ai hâte qu’on dévoile les couvertures alternatives qu’on a préparées pour le livre de base et le supplément !
En tout cas, merci de m’avoir proposé cette interview ! Et qui sait : dans le futur, peut-être aurons-nous le plaisir d’arpenter la Brancalonie le temps d’une partie ?

Allez, sus aux primes, Canailles !

Bon, tutti va bene… amis truands et bandits de grands chemins, je ne sais pas vous, mais moi ça me dit bien de monter des coups foireux à travers le royaume d’État-lie tout en ayant la maréchaussée aux trousses parce que j’aurais volé un panettone à la mauvaise personne (bien que je ne me fasse pas trop d’illusions quant au fait que finalement ce soit moi qui me colle à la maîtrise du jeu dans mon groupe 😭😭😭). Les souscripteurs des derniers projets du Studio Agate ont eu la chance de recevoir la version imprimée du kit de découverte et les autres pourront bientôt se jeter dessus pour avoir un aperçu de ce que propose cet univers haut en couleur. Donc si vous en avez assez de Greyhawk³² ou voulez oublier un peu les habituels contrées de D&D (bad joke inside), rendez-vous le 4 janvier afin de prendre votre ticket pour la Brancalonie.

Allé, Hue Rossinante, nous avons des baffes à  distribuer et de splendides échecs à mettre en scène… Et bien sûr, merci Arthur pour cet entretien sur le pouce, du coup suis impatient aussi de voir les versions collector, c’est malin (et bravo hein, Madame va bénir ton nom pour m’avoir parlé de ça).

Le lien vers le kit de démo ici

Propos de Arthur Camboly recueillis par David Barthélémy

Notes et Références :

¹ Dragons
² L’Appel de Cthulhu
³ Star Wars
Donjons et Dragons
Studio Agate
Héros & Dragons
Neverland
Brancalonia
Prophecy
¹⁰ 7th Sea
¹¹ Tales from the Loop
¹² Trophy
¹³ Nations de Théah Vol.2
¹⁴ Wizards of the Coast
¹⁵ Eana : univers de jeu de la gamme Dragons du Studio Agate
¹⁶ Portail Ateak : nom de Portails anciens ouvrant sur d’autres plans
¹⁷ City of Mist : Le financement de la VF démarre le 10 janvier
¹⁸ PbtA
¹⁹ Cthulhu Dark
²⁰ Acheron Games
²¹ Sergio Leone
²² Ennio Morricone
²³ Margutte : Géant nain, écuyer de la “Morgante” de Luigi Pulci
²⁴ Malacoda
²⁵ La Divine Comédie
²⁶ Bud Spencer
²⁷ Raiders
²⁸ Terence Hill
²⁹ Trinita
³⁰ Pair Impair
³¹ Empire Whacks Back
³² Greyhawk

Dossier

OctoGônes 2021 part 2

Nous nous étions arrêtés en tirant un voile pudique sur l’extrême sensualité de mon couché du vendredi soir (insérer ici n’importe quel morceau de Barry White pour l’ambiance)… Nous voici donc samedi matin, après une nuit délectable, sans enfants me réveillant toutes les heures et demies pour aller aux toilettes, faire un câlin, leur masser les jambes ou encore mieux dernièrement, leur gratter le dos 😮
Hélas, trois fois hélas, le rythme étant pris, je me serai tout de même réveillé quinze fois, faisant à chacune le constat que « non, c’est bon, rien à signaler ».
Fort d’une douche et d’un petit déj, j’étais prêt à attaquer…

Haaa, Barry Barry Barry…

Samedi 02 octobre

L’événement du matin était pour moi la conférence sur les univers de bd et le jeu de rôle, notemment parceque j’adore le travail d’Emmanuel Roudier¹ dans ces deux domaines et qu’il était l’un des intervenants de la conférence animée par Henri Bendelac² au côté de Josselin Grange³. Je m’étais fixé pour mission d’enregistrer la dite conférence à l’aide de mon fidèle Zoom Q2n, qui me sert principalement à enregistrer des morceaux de guitare folk dans ma cuisine quand les enfants sont à la sieste. Fier de moi, j’avais même pensé à m’équiper d’un pied de micro afin d’obtenir une image stable…youhou.

Le coquin n’avait pas fini de me jouer des tours !

Arrivé dans la salle, je me dit que finalement il sera tout aussi bien sur la table de conférence, à côté du vidéo projecteur servant à imager les propos des intervenants… Allé, installation, vérification des piles et hop, enregistrement. Le sujet était bon, les intervenants de qualité et c’est au bout d’une bonne heure que je regardai à nouveau mon enregistreur pour faire l’odieux constat qu’il ne tournait plus, gourmand de piles à la limite du déraisonnable qu’il était. Damned… Le journalisme total attendrait, il fallait encore que j’engrange des pex.

C’est donc légèrement contrarié que j’ai repris le cours normal du salon, et quoi de mieux pour se remonter le moral qu’aller faire la causette sur le stand de Pattern Recog Éditions⁴, avec les sémillants Jean Christophe Cubertafon⁵ et Jack Machillot⁶ (mention très bien pour le look du masque), aka : le gang des tatoués.

Pour l’occasion d’OctoGônes ils nous avaient donc préparé une version imprimée (et allégée… 56 pages contre 240 version électronique) du kit de découverte de Defiant⁷, un jeu polonais dont ils financent actuellement le livre de base en vf sur Kickstarter, et qui promet beaucoup.

Defiant c’est bon mangez-en !

Je vous encourage éhontément à aller jeter un oeil sur le projet, surtout si vous êtes (c’est un peu réducteur, mais soyons fou) revenu du World of Darkness⁸ tout en gardant une nostalgie des intrigues politiques de créatures surnaturelles en position de pouvoir. Je reviendrai sur le kit dans un article à part entière, il mérite bien ça.
Bien sûr, Hypertelluriens⁹ (😍) trônait fièrement et n’aura pas manqué de capter l’attention de pas mal de monde au cours des trois jours, avec son rétrofuturisme flashy et rafraîchissant.

Pattern Recog Éditions

Le retour de la migraine aidant, je décidai qu’il était temps d’aller prendre l’air et de m’installer en terrasse pour un burger, avant le coup de bourre de midi (les places pour manger sont étrangement chères en période de convention) et fut vite rejoint par un Vieux Geeks laminé par sa nuit sur un matelas gonflable (enfin… surtout dégonflable…). Alors que nous devisions de sujets philosophiques d’une profondeur insondable (« Bon, qu’est-ce qu’on mange, Highway to Ale ou Pork’n Roll ? »), mon téléphone m’informa qu’un très bon ami (et ancien colocataire) vivant aujourd’hui à Lyon viendrait faire un tour en début d’après-midi, celui-là même qui me fit découvrir le Jdr étant ado par le biais de cet excellent jeu d’initiation qu’est toujours Kult¹⁰ (à l’epoque chez Ludis¹¹) 😃

Petite pause à la chambre d’hôtel histoire de grapiller 15 minutes de calme (ainsi que prendre un Nurofen) et nous voilà repartis pour le Double Mixte. En bon agent du chaos, j’ai retrouvé mon ami et un de ses collègues avant de les diriger l’air de pas y toucher, vers les stands de Pattern Recog (donnez leurs des sous ! Je rêve de voir arriver Troïka¹² en français), Obéha¹³, Sethmes¹⁴ et De Architecturart¹⁵.

C’est la tête dans le sac (si tant est qu’un sac puisse avoir une forme d’éteau et comprimer le crâne d’un pauvre rôliste) et dans un état vaguement second que j’ai déambulé une bonne partie de l’après-midi de dédicaces en dédicaces en essayant tout du long de mettre la main sur le Vieux Geeks pour récupérer mon exemplaire de La Grande Aventure du Jdr¹⁶ à faire signer par Julien Pirou¹⁷.

La Grande Aventure du Jeu de Rôle

Première escale, Imperium 5¹⁸ pour déposer mon exemplaire à la très talentueuse Fanny Liabeuf alias Naïky¹⁹, arrivée le matin même pour une petite gribouille.

S’ensuivit l’attente devant le stand BBE²⁰ pour faire décorer mon exemplaire de Würm²¹ par son auteur Emmanuel Roudier, qui m’a gratifié d’un superbe Smilodon rugissant 😍.

L’attente fut l’occasion de saluer Hagaen, avec qui j’échangeais sur Messenger depuis quelque temps (et qui a également eu son lot de mésaventures automobile à Lyon, coeur avec les doigts) et de surveiller si j’entrapercevais monsieur Gulix²² pour récupérer un exemplaire de Face aux Titans (hélas en vain). Mon précieux en main, je fis un crochet par ce piège à amoureux de beaux livres qu’est le stand de L’Atelier du Grymoire²³ où je pris le temps de discuter un peu avec Steve Servas entre autre choses d’une reliure plein cuir de Du Voyage et des Voyageurs²⁴ pour Rêve de Dragon²⁵ (qui me fait languir depuis un petit moment), ainsi que du gage de qualité que représentait la mention « relié au Portugal », à la grande époque de Multisim²⁶ et que beaucoup de rôlistes avaient appris à redouter de voir mentionnée en fin d’ouvrage.

C’est peu après, alors que les brumes de mon cerveau commençaient à s’éclaircir un peu que je fus enchanté de me renseigner un peu sur Sapa Inca²⁷ directement auprès de Nurthor Le Noir²⁸ (co-auteur avec Eric Dubourg²⁹), à venir prochainement chez Odonata Éditions. Toujours un peu gazé, je fus alors agrippé pour un selfie avec Nurthor, et réalisai soudainement ce que Christophe Lambert avait dû ressentir face au Kurgan, tant je me fis l’effet d’une brindille (de tout de même 90 kilos) entre ses pattes 😃.

Solide la brindille, mais brindilleuse tout de même

L’après-midi touchait sur sa fin et l’inévitable burger du soir se profilait dangereusement à l’horizon lorsque je retrouvai un Vieux Geeks en pleine discution avec Eric Blaise³⁰ à « l’espace fumeurs »… Tel le bulot moyen, je m’incrustai dans la conversation et c’est après une bonne quarantaine de minutes à évoquer des sujets aussi variés que les plateformes propres à la diffusion du jdr, les débats stériles autour de la sécurité émotionnelle (et de là, les haters en tout genre, qu’ils soient « pro » ou « anti »), l’osr, l’avalanche des sorties de jeux… Bref, Éric est très sympa et intéressant, mais vous l’aurez compris, au moins aussi bavard que Vieux Geeks 😜

Ce fut donc avec pas mal de matière à réflexion que nous partîmes à l’auberge du coin nous repaître de bidoche marinée à la bière et des inévitables frites l’accompagnant élégamment.
Et là, alors que je tendais innocemment mon pass sanitaire à l’hôtesse d’accueil du Ninkasi, paf je suis alpagué par Guillaume de Barbus Inc³¹ qui me fait aimablement remarquer que j’avais une partie de Spire³² au programme de la journée 😱😱😱… je dis bien « j’avais », puisqu’elle fut totalement occultée de mon esprit, jusqu’à ce douloureux rappel de mon impardonnable inconsistance… Je me confondis en excuses (pendant que le Vieux Geeks se marrait, pas du tout discrètement, dans sa barbe) à transmettre à Seb (l’autre Barbu qui animait la partie de l’après-midi), frappé de plein fouet par deux choses :

1 : Je déteste coller des lapins à des gens, c’est d’une rudesse sans nom et ma maman n’aurait pas été fière de moi sur ce coup là.

2 : J’avais raté une partie d’un jeu que j’adore (je suis fan du boulot de Grant Howitt³³ depuis le premier financement de Unbound³⁴) et allais devoir me résoudre à n’en voir que le côté Maître de jeu pour les années à venir 🥺😢😭… une fois de plus…

En bon adepte des attaques d’opportunités, je profitai tout de même de l’occasion pour glisser à l’oreille de Guillaume qu’ils devraient bien, son compère et lui, contacter Marion Hamard Vasnier de la chaîne Suck My Dice³⁵ afin qu’elle envisage de traiter de Spire, comme elle sait si bien le faire (cette idée ne me lâche pas depuis que j’ai vu sa vidéo sur Pax Elfica³⁶) et que je serais positivement ravi de mener un entretien avec les Barbus très prochainement au sujet de leur jeux, de leur ligne éditoriale ainsi que du jdr en général.
Pof, d’une pierre deux couilles.

Et c’est donc à 20h tout pile, encore confu mais repu, que je regagnai la chambre d’hôtel en quête d’un repos pas forcément bien mérité, mais au moins très attendu, dans l’espoir de tirer enfin un trait sur mon mal de casque, avant d’attaquer la matinée du dimanche et le trajet retour vers ma campagne.

Rideau… Affaire à suivre…

Vécu et Rédigé par David Barthélémy

Notes et Références :

¹ Emmanuel Roudier
² Henri Bendelac : Président de la FAJIRA
³ Josselin Grange
Pattern Recog Edition
Jean Christophe Cubertafon
Jack Machillot
Defiant
Word of Darkness
Hypertelluriens
¹⁰ Kult
¹¹ Ludis
¹² Troïka
¹³ Obéha Editions
¹⁴ Sethmes Editions
¹⁵ De Architecturart
¹⁶ La Grande Aventure du Jeu de Rôle
¹⁷ Julien Pirou
¹⁸ Imperium 5
¹⁹ Fanny Liabeuf
²⁰ BBE
²¹ Würm
²² Gulix
²³ Reliures et Grymoires
²⁴ Du voyage et des voyageurs
²⁵ Rêve de Dragon
²⁶ Multisim
²⁷ Sapa Inca
²⁸ Nurthor le Noir
²⁹ Eric Dubourg
³⁰ Eric Blaise
³¹ Barbus Inc
³² Spire
³³ Grant Howitt
³⁴ Unbound
³⁵ Suck my Dice
³⁶ Pax Elfica

Vidéos

OctoGônes 2021 : Conférence sur le renouveau des livres-jeux

Première vidéo pour le site, j’en profite pour recycler mon compte Youtube afin de proposer de temps en temps un petit truc filmé, ou des bandes son de parties…
Ca se passe par là :

https://www.youtube.com/channel/UCquHXrrzbgUVvZ8Qtm3p1SA

Désolé pour le son, pour le coup mon micro s’est avéré plus performant qu’escompté et a capté tous les bruits ambiants.

Si toutefois vous avez le courage de tout regarder, un grand bravo.

Le renouveau du livre-jeu

Animateur : Mathieu Tortuyaux
Participants :
Stéphane Anquetil (Editions 404)
Laurent Centro (Edition Alkonost)
Remi Dekoninck (Editions Alkonost)

Bon visionnage